1 - GENERALITESDans chaque situation pénale, on distingue la victime de l’agent pénal. Ce dernier doit répondre devant la justice, des faits qui lui sont reprochés. Souvent la responsabilité n'incombe pas à une personne seulement. Il est fréquent que plusieurs individus participent à la même infraction d'une manière constante ou non, avec ou sans préméditation. Le droit pénal a du établir un ensemble de règles permettant de distinguer ces différentes situations qui posent notamment la question de la complicité 1.1 - NOTION DE COMPLICITE
La complicité est un mode de participation à une infraction à titre secondaire ou accessoire, avec entente momentanée 1.2 - DEFINITIONEst complice d'un crime ou d'un délit, la personne qui sciemment, par aide ou assistance, en a facilité la préparation ou la consommation. Est également complice, la personne qui, par don, promesse, menace, ordre, abus d'autorité ou de pouvoir, aura provoquée à une infraction ou donné des instructions pour la commettre Le fait n'est pas répréhensible en soi, il le devient seulement par le but poursuivi 1.3 – DISTINCTION ENTRE COACTION ET COMPLICITE1.31 - Le critèreLe coauteur commet un acte matériel rentrant dans la définition légale de l'infraction perpétrée Le complice participe à l'infraction par un acte particulier mais ne réalise pas un des éléments constitutifs de l'infraction La jurisprudence a tendance à élargir le domaine de la coaction en considérant comme coauteur celui qui, par son aide et assistance, a apporté une coopération directe, immédiate et matérielle à la réalisation d'un délit C’est ainsi que « faire le guet » pendant l’exécution d’un vol est souvent qualifié d’acte de coaction par les tribunaux 1.32 – Les intérêtsBien que le code pénal punisse la complicité comme auteur, la distinction COAUTEUR – COMPLICE présente deux intérêts : au niveau des définitions respectives d’abord, au niveau des responsabilités personnelles ensuite D’une part, le complice apporte à l’infraction une participation exclusive d’un fait de commission qui lui, l’aurait rendu coauteur, cette distinction reste fondamentale pour définir les modes de participation à l’infraction D’autre part, le complice répond personnellement de sa participation au fait principal qui est commun à l’auteur, mais :
2 – LES ELEMENTS CONSTITUTIFSLa complicité suppose la réunion de trois critères :
3 - LES ACTES DE COMPLICITE3.1 - AIDE OU ASSISTANCESeul un acte positif peut constituer une aide ou une assistance en nature de crime ou délit, ce n'est pas le cas d'une abstention. L’aide ou l’assistance englobe celle de fourniture de moyens Cet acte peut être antérieur, concomitant, postérieur 3.2 - PROVOCATION
3.3 - INSTRUCTIONS DONNEES
4 - LES PEINES DE COMPLICITESera puni comme auteur le complice de l'infraction au sens de l'article 121-7 du CP (Théoriquement, sauf hypothèse de circonstance aggravante personnelle ou mixte) 4.1 - EFFETS DES CIRCONSTANCES AGGRAVANTES A L'EGARD DU COMPLICE4.11 - Les circonstances aggravantes réellesCe sont les circonstances inhérentes aux faits. Elles produisent leurs effets aussi bien à l'égard du complice que de l'auteur principal, même si en fait, il ne les a pas voulues ou s'il les a ignorées. (ex la circonstance aggravante d’effraction même non prévue au départ elle rejailli sur le complice) 4.12 - Les circonstances aggravantes personnellesElles ne produisent effet qu'à l'égard du participant auquel elles s'appliquent ; Soit l'auteur principal, soit le complice (ex la récidive) 4.13 - Les circonstances aggravantes mixtesElles sont relatives à la personne et à l’acte (préméditation, habitude, qualité de fonctionnaire..). Elles n’ont pas d’effet si elles ne sont propres qu’au complice Deux cas méritent d’être signalés : Le meurtre du père du complice par un tiers (circonstances aggravantes que pour le complice) Le meurtre du père par son fils aidé d’un tiers ou complice (circonstances aggravantes pour le fils) 4.2 - EFFETS DES CAUSES LEGALES DE DIMINUTION DE LA PEINE A L’EGARD DUCOMPLICE4.21 – Les causes spéciales (terrorisme, atteintes aux intérêts fondamentaux de la nation, stupéfiants)Elles bénéficient au complice comme à l’auteur principal (ex : libération d’un otage avant 7 jours) 4.22 – La diminution de peine applicable auElle ne bénéficie qu’à la personne concernée 5 – EFFETS SUR LES PEINES COMPLEMENTAIRES ET LES OBLIGATIONS DE REPARATION ET D’ACQUITTEMENT DES AMENDES5.1 - EFFETS SUR LES PEINES COMPLEMENTAIRESLa règle énoncée dans l’article 121-6 du CP s’applique aux peines principales et complémentaires 5.2 - EFFETS SUR LES OBLIGATIONS DE REPARATION ET D’ACQUITTEMENT DESAMENDESLes articles 375-2 et 480-1 du CPP stipulent que les personnes condamnées pour un même crime ou délit, sont tenues solidairement des restitutions et des dommages intérêts Ils peuvent en outre par décision spéciale et motivée de la cour d’assise ou du tribunal correctionnel ordonner que l’accusé ou le prévenu qui s’est entouré de complices insolvables sera tenu solidairement des amendes |
La complicité |
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